"L'avenir du Spirou est très prometteur"

Vincent Bouffioux, directeur technique de la Laurenty PDL Academy, nous dresse le bilan "très positif" de cette saison du côté des jeunes et des espoirs du Spirou Charleroi.

Vincent Bouffioux, quel bilan peut-on tirer de cette saison 2024-2025 du côté des jeunes du Spirou ?

"Je vais commencer par le haut avec la D2 (TDM1) qui s'est maintenue sportivement, c'est-à-dire sur le terrain, et non administrativement. Et ça, c'est déjà un gros point positif même si la saison a été compliquée. Les U21 ont vécu une super saison et elle a également permis de faire venir quelques jeunes vers la D1. Concernant les U18, nous sommes très satisfaits des résultats collectifs et du jeu qui a été développé tout au long de la saison. Beaucoup de joueurs ont été surclassés et je pense que l'avenir du Spirou est très prometteur."

Et les jeunes, ce ne sont pas que les garçons. Il y a également le côté féminin...

"Exactement. Au niveau des filles, la saison prochaine, Charleroi aura une équipe en D1 car notre R1 a réalisé une belle saison, terminant 7e, avec beaucoup de jeunes filles. Le projet est parti de Pont-de-Loup pour passer de la P2 à la D1. Notre équipe P1 a été rajeunie avec beaucoup de U19 et U16 qui ont réussi à monter en R2 la saison prochaine. Les filles ont également su s'imposer dans leurs championnats (U19 et U16 Gold) pour passer en national. Ce sont d'excellents résultats qui démontrent que le travail paye."

Est-ce que les résultats sont importants à vos yeux ?

"Oui, ils le sont, mais ce n'est pas tout. Notre priorité est de gagner nos matchs mais pas à n'importe quel prix ni n'importe comment. On veut gagner mais avec des contraintes d'apprentissage. Et c'est pour cela, parfois, que nous perdons des matchs, mais nous ne voulons pas sortir de nos principes."

Et quels sont ces principes?

"Le développement individuel du joueur qu'il ne faut pas confondre avec l'individualisme. Même si un joueur est plus fort sur un poste spéficique à l'instant T, si à nos yeux, sont avenir est ailleurs sur le parquet, nous le développerons de cette manière. Par exemple, un joueur qui a la taille pour jouer pivot aujourd'hui sera peut-être développé plus loin de l'arceau car on pense que pour lui et son avenir, cela lui correspondra mieux. Notre devise c'est: "être champion avec vous... demain."

En quoi l'Académie peut-elle encore se développer?

"Je pense qu'actuellement, la vidéo est sous-exploitée, notamment par manque de matériel humain. La saison prochaine, j'aurai un adjoint pour la filière garçons ce qui nous permettra d'exploiter beaucoup plus l'aspect vidéo. Dans le même temps, cela me permettra d'être plus présent auprès des coaches, ce qui est très important à mes yeux."

Cette saison, des jeunes comme Adedayo Polet et Archange Bolavie, pour ne citer qu'eux, viennent de l'Académie et ont explosé en D1. Est-ce qu'il y a d'autres potentiels derrière ?

"Oui, il y a pas mal de potentiel au sein de l'Académie et c'est en ce sens que nous travaillons."

Et l'Académie est toujours aussi prisée ?

"Comme chaque année, nous avons réalisé quelques drafts et plus de 400 jeunes sont venus tester. Nous en avons sélectionné une vingtaine en vue de la saison prochaine."

On entend parfois dire que Charleroi est un club recruteur et pas un club formateur. Qu'en pensez-vous ?

"On passe parfois pour les méchants car Charleroi est une grosse structure. Mais je tiens à être clair: je n'ai pas vu un seul joueur formé qui est arrivé au Spirou. Il ne faut pas croire que quand un jeune arrive à Charleroi, on lui lance une balle comme ça et on le laisse se développer tout seul. Il y a tout un travail derrière. Dès 8h du matin, on est avec eux sur les parquets, il y a six entrainements par semaine. Alors oui, on recrute, mais on travaille dur derrière. D'ailleurs, certains joueurs qui ont terminé leur formation chez nous retournent parfois dans leur ancien club et ils sont accueillis à bras ouverts. On est peut-être jalousé car nous avons les moyens mais on travaille dur pour atteindre nos objectifs avec ces jeunes."

#WeTheSix