fbpx Rubrique de Cédric : épisode #4 | Spirou Basket

Rubrique de Cédric : épisode #4

Notre supporter - reporter revient sur le mois de décembre. 

Une excellente fin d'année !

Durant ce mois de décembre, Charleroi aura vaincu le Brussels, fait tomber par deux fois Ostende avant de l'écarter de la coupe de Belgique et malmené le leader montois. Des résultats totalement inattendus il y a 2 mois mais qui confirment le nouvel élan carolo. Un « renouveau » en partie dû à l'arrivée de Kenneth « Speedy » Smith, la montée en puissance de Greenwood et Sharma qui commencent à comprendre le basket européen mais surtout à la continuité et la cohérence du travail de Sam Rotsaert et ses troupes. Le directeur général du Spirou Basket, Éric Schonbrodt, nuance cette renaissance de Charleroi « Je ne suis pas un menteur et je ne vais pas réécrire l'histoire. On avait dit en début de saison qu'on n'ambitionnait pas autre chose que d'avoir de la mentalité, de l'exemplarité et des gens motivés qui travaillent pour nous. On ne les a pas eu dès le départ, en effet... Il a fallu faire des ajustements mais force est de constater que pour l'instant cela correspond bien à ce que l'on voulait. On est y arrivé, parfois par des détours, mais surtout par la mise en place d'actions plus respectueuses du projet basket ». Un ensemble de réglages qui ne se sont pas faits à la va-vite « On n'est pas parti comme des fous, on a pris le temps, on a commencé par le poste 5, on a ensuite pensé au poste 1 mais il fallait des solutions et puis, il y a eu Sam. Il avait déjà un impact énorme en tant qu'assistant et il s’épanouit énormément en coaching. Sans oublier l'influence énorme d'Axel Hervelle qui, en dehors de ses performances sur le terrain, est un gars intelligent, réfléchi et pondéré. Avoir Sam et Axel en réunion, c'est super, ce ne sont pas des gens avec qui tu as besoin de discuter dix heures. Avec des personnes comme ça, on est sur la bonne voie, il n'y aura pas de miracle mais il y a aura encore de belles surprises. On aura du respect mutuel de ce que chacun réalise à son niveau que ce soit supporters, joueurs, ou même les personnes qui bossent ici. Il faut cette communion entre tous et Axel pense fort à cela. ».

Cependant, le directeur général ne promet encore aucun titre ou coupe pour cette saison « Oui, il y a une belle histoire qui se construit mais je ne suis pas occupé à vendre du rêve. Je ne peux pas prédire le futur mais, oui, je constate des signes très différents de ceux de la saison dernière ».

La coupe d'Europe comme catalyseur

Outre les victoires en championnat et la magnifique qualification pour les demi-finales de la coupe de Belgique, Charleroi a buté sur ses deux premiers adversaires européens. Deux défaites qui n'annulent pas toutes les chances de poursuivre le parcours continental mais qui vont rendre la tâche bien compliquée. Une situation qui ne semble absolument pas inquiéter le coach carolo, raconte Éric Schonbrodt « Sam Rotsaert m'a dit que, si il peut se baser sur un groupe complet, la qualification est encore jouable et qu'il veut passer dans les trois premiers du groupe! » Un engouement contagieux jusqu'aux plus hautes sphères du club : « On veut tous continuer sur cette voie, on veut que le Dôme vive, vibre. On veut que les joueurs donnent du plaisir aux gens, qu'ils fassent la fête lors des victoires ou pleurent ensemble si on a été battu mais surtout que l'on sente le partage et qu'on ne les paye pas pour être juste des numéros ».

 Et pour 2020 ?

Après un début de saison très compliqué, une place au classement qui fait tâche, des ruptures de contrats, des blessures et autres mauvaises nouvelles, le soleil semble enfin pointer son nez sur le Dôme depuis quelques semaines. « Quand on analyse, on a une chance assez dingue ! On a vécu un début de saison très compliqué dans lequel on a pas été épargné par la malchance et par des pioches compliquées aussi. Pourtant on est encore en coupe d'Europe et on est qualifié pour les demis en coupe de Belgique. C'est vrai qu'en championnat on est pour l'instant largué mais on sait tous bien qu'il faudra être en ordre utile au bon moment. ». Un bilan actuel de 5 victoires pour 6 défaites, des succès acquis face aux grosses cylindrées de la compétition : Anvers, Ostende, Mons mais aussi face au Brussels et à Leuven. De bons résultats issus d'un collectif en constante évolution « Pour cette seconde partie de saison et pour l'année prochaine, on essayera de rester stable et viser une continuité sur et en dehors du terrain. Nous avons quelques contrats à longs termes, Alex Libert, Youri Schoepen et Khalid Boukichou, qui sont d'excellentes bases pour construire et avancer. Sans oublier que l'on voudrait bien continuer à faire grandir les gamins. » Poursuit Éric Schonbrodt. Une équipe de division 2 qui traverse pourtant quelques difficultés cette saison « Il ne faut pas être victime de notre ambition, une descente en division 3 ne poserait aucun soucis. L'important, c'est que ces jeunes puissent se former, travailler et comprendre l'importance de leurs rôles pour le club au sein d'un encadrement sain, ils font partie du projet de la saison à venir au même titre que les quatre joueurs qui tournent et s'entraient déjà avec la division 1 cette année. »

Des bases qui pourraient permettre, à terme, de replacer Charleroi sur le devant de la scène. Un Spirou col bleu et efficace loin du bling-bling des joueurs, staff et dirigeants mercenaires des dernières années « Le dirigeant basique dirait que c'est le budget qui nous manque pour retrouver le top mais je vais vous étonner, ce ne sont pas les euros, c'est la construction. Je ne crois pas, et c'est valable dans tous les projets, au miracle. Je ne crois pas qu'acheter une équipe et paf ça va aller ! Il faut de la stabilité et de la cohérence, il faut des bases saines et oui, il faudra du temps, du temps et de la persévérance. » Une philosophie qui peut s'appuyer sur de sérieux atouts « Nous avons des forces que d'autres n'ont pas : une puissance, un Dôme et de l'engouement car on est quand même le seul public encore aussi nombreux dans une salle de basket. Si on est cohérent, le public suivra mais il faut prendre le temps et y aller étape par étape à l'image d'Anvers qui en trois ans, et en réalisant les bons choix, a su atteindre un fameux niveau. Le Spirou est à présent dans cette dynamique-là, et si on est préservé au niveau des moyens, c'est là-dessus qu'on devra jouer : Construire dans un championnat qui, n'ayons pas peur de le dire, est en crise.

Une fédération peu fédérée, une ligue peu liée

Là où le basket belge vivote et où une fracture s'observe de plus en plus entre les clubs du top et les autres, la fédération semble, elle, toujours bien discrète. Eric Schonbrodt qui représente la voix business et, en attendant la prise de fonction d'Axel Hervelle la saison prochaine, la voix sportive de Charleroi à la ligue découvre une fédération catastrophique « Les projets sont vraiment très légers. Peu de choses innovantes, peu de propositions. La ligue ne travaille vraiment que très peu sur le «  Quelle est la solution à notre problématique ? » Une nouvelle formule de championnat comme seule réelle nouveauté « C'est un moindre mal car elle permet de diminuer le nombre de matchs mais on vient de jouer un demi championnat avec des points qui valent la même chose alors que les deux demis-championnats ne sont pas les mêmes en terme de puissance. Charleroi était dans une série relevée avec des équipes de bon niveau et qui étaient en place dès le départ. Je ne dis pas que c'est pour ça qu'on a perdu autant de matchs mais il y a avait une trop grande différence entre les deux tableaux. C'est donc une formule bonne pour un an mais, à l'avenir, il en faudrait une nouvelle et on est encore bien loin d'en avoir une."

L'ensemble des salles du royaume ont du mal à faire le plein, une situation qui se ressent jusqu'aux profondeurs du chaudron alostois. Le directeur Général carolo tente une explication «  Les calendriers sont compliqués, les heures s’enchaînent, la ligue t'oblige à jouer en back to back la demi-finale de coupe de Belgique dans un agenda où notre club est encore qualifié en Europe. Rien qu'à voir les matchs qu'on s'est enfilé en décembre, je ne pense pas qu'une seule équipe de foot accepterait de jouer comme ça. Il n'y a aucune flexibilité, il faudra donc jouer un dimanche à 18h, ce qui n'est quand même pas idéal pour remplir une salle, autant jouer deux vendredis soirs et tu es sur de faire le plein dans les deux clubs. C'est triste car on est déjà tous en train de surnager et on se tire encore une balle dans le pied nous-même.

Ici, on fait un Christmas Game, bonne idée – mauvaise idée peu importe, si on le fait, on doit le faire à fond et l'ensemble des salles devrait faire pareil avec un père Noël, des entrées gratuites pour les enfants et les parents qui les accompagnent, etc. Tu vas à ligue pour proposer cela et tu as deux clubs qui te disent je ne comprends pas pourquoi on joue, je vais jouer dans une salle vide... Et je comprends cette réaction mais il faut que la ligue fasse une opération de communication du style «  le 27 décembre, vous ne partez pas en vacances, venez dans vos salles de basket où vous serez reçu et verrez un spectacle en présence du père Noël ». Mais il n'y a même pas cela... ». 

(Interview réalisée avant le Christmas Game qui fut un véritable succès avec une salle comble, une victoire et de nombreuses animations). 

 

Quelques questions

-Gère-t-on un club sportif comme on gère une entreprise où est ce différent ?

« Il y a un an et demi, je t'aurais dit : oui on la gère de la même manière. Mais non, c'est quand même fort différent. Il faut encore un peu plus de respect du côté humain. »

-Qu'as-tu appris depuis que tu es en fonction au Spirou ?

« Première chose : Le modèle économique du produit basket. Je ne pensais pas qu'il était aussi compliqué. Quand on le compare avec les structures des clubs de football où c'est 85% de revenus (Droits Tv et Ventes de joueurs) et 15% de partenariat. Ici, en basket, c'est 100% les partenaires vu que tu n'as pas de droits Tv ni de ventes de joueurs. L'équation du sport n'est pas tenable malgré tout ce qu'on peut dire...ou alors c'est retourner vers du sport quasi semi-amateur, ce que le Spirou n'est pas.

La deuxième chose que j'avais minimisé, c'est l'importance de garder des gens émotionnellement partie prenante du produit Spirou. Les gens qui performent le plus et les plus heureux sont quand même ceux qui respectent les racines de notre projet qui sont le basket à l'image d'Amélie par exemple. »

-Avais-tu déjà une passion pour le sport et/ou le basket avant d'endosser le rôle au Spirou ?

« Je suis un amoureux du sport en général, j'ai travaillé dedans dans mes premières années, j'étais correspondant sportif, j'ai fait des comptes rendus de basket, de football, de tennis. J'aime le sport mais plutôt le sport régional donc le coté euros m'ennuie. Je ne vais pas dire que je suis un amoureux du basket mais je venais ici au dôme depuis 15 ans et j'étais toujours scié de voir le business, j'étais fier d'être présent ici. Donc non, je n'étais pas passionné de basket mais je suis vite tombé dedans quand même ! Il y a une proximité très sympa, il y a une convivialité, les supporters ne sont pas agressifs comme dans un autre sport qu'on ne citera pas, je me suis vite pris au jeu. »

-Que manque-t-il au Spirou pour devenir une véritable marque ?

« Un modèle économique. Ça n'excuse pas les mauvaises prestations sportives mais si Gabriel Jean n'était pas là, on ne serait plus là ! Il a mis un pognon dingue parce qu’il n'y a pas de modèle économique. On est tout près d'avoir une belle trajectoire, en équilibre, mais qui reste un équilibre perfectible. Il faut avoir de l'event au service du produit basket afin de le nourrir mais pour l'instant, on n'y est pas encore. Ce qui manque, c'est donc d'être d'abord et avant tout viable, équilibré et d'avoir ses propres revenus afin de ne pas être tributaire d'un mécène car à un moment donné, ça a ses limites ».

-Que représente le Spirou pour une ville comme Charleroi ?

« Pour la ville, j'ai l'impression qu'on existe très peu. Du moins, on existait très peu car depuis les dernières élections, le nouvel Échevin des sports est beaucoup plus en contact avec nous et on commence à voir que le Dôme existe à ses yeux et que, du coup, les contacts avec la ville commencent à arriver. Chose qui n'existait absolument pas lors de ma première année, où même un bourgmestre ne se déplaçait pas ici. Je pense que la ville ne se rendait pas compte de l'importance des événements que l'on porte mais ça change et je suis persuadé que les nouvelles équipes vont nous apporter à l'avenir. »

-Quel est ton meilleur souvenir avec le Spirou ?

« Il y a beaucoup de souvenirs qui m'ont marqué avec le Spirou et souvent des durs pour l'instant. L'année dernière, on a eu des matchs de fous où on a joué à un très très bon niveau mais de manière très inconstante et on a pas réussi à être présent au bon moment au bon endroit. Je reste convaincu que, si on avait été en ordre, on avait tout ce qu'il fallait pour aller plus loin.

Cette année-ci, on vient d'avoir un super moment, le plus beau que j'ai eu en un an et demi, l'élimination d'Ostende en coupe. On les a eu à la régulière, un bon match ici comme là-bas, tout le monde est unanime, la presse flamande était élogieuse sur notre niveau, c'est la preuve que l'on peut encore montrer un spectacle de très bon niveau. Malheureusement, l'assistance n'était quand même pas record au Dôme. J'espère retrouver une salle complète (ce fut le cas contre Mons) car ce match là le méritait mais il faut être très constant pour ramener les gens sur le produit Spirou. Je reste persuadé que si l'équipe continue comme ça, on aura un match très intéressant contre Alost le 26 janvier. »

#WeOverMe 

 


Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship
Belgian Championship

10x Belgian Championship

Belgian Cups
Belgian Cups
Belgian Cups
Belgian Cups
Belgian Cups

5x Belgian Cup

Partenaire CPH - Logo